Activité clinique :
 
 
traitement du cancer du testicule

Le traitement du cancer du testicule varie fondamentalement suivant le type histologique de la tumeur.
Le premier temps du traitement est l’orchidectomie par voie inguinale après avoir prévenu le malade de l'ablation de son testicule. Un clamp vasculaire est d'abord mis sur le cordon, la tumeur est extraite au sein de ses enveloppes pour éviter toute dissémination. Une biopsie extemporanée peut être effectuée si un doute persiste, ce qui est rare. La castration a ensuite lieu par ligature séparée des éléments du cordon le plus haut possible ; un clip métallique est laissé permettant, si un curage lymphatique est nécessaire, de retrouver la zone de ligature.
La voie scrotale n'est jamais employée, cette technique risquant de provoquer une greffe tumorale sur les berges de l'incision, d'une part, et, d'autre part, elle ne permet pas une ligature haute du cordon, ce qui favorise la récidive à son niveau.
Les traitements complémentaires sont variables selon le type histologique et le stade du cancer.

a) En cas de séminome pur

Cette tumeur est très radiosensible, l'irradiation postopératoire est la règle.
Dans le stade 1 une radiothérapie prophylactique lombo-aortique est la règle pour lutter contre une éventuelle maladie microscopique ganglionnaire.
Dans les stades 2A et 2B la radiothérapie est délivrée à titre curatif en lombo-iliaque, tandis que la radiothérapie prophylactique médiastinale et sus-claviculaire gauche à titre prophylactique n’est plus réalisée car le risque tumoral est faible ( < 5% ) et la chimiothérapie de rattrapage est efficace.
Dans les stade 2C et plus, l’usage actuel est de délivrer une polychimiothérapie de deux à quatre cycles.
Les résultats de ce traitement sont, en règle générale, très favorables. Pour certains, ils atteindraient 90 % à 100 % de guérisons, les récidives restant très chimiosensibles.

b) En cas de tumeurs non séminomateuses

b.1) Les tumeurs du Stade I

Le curage ganglionnaire lombo-aortique n'est plus indiqué en première intention. La chimiothérapie et la surveillance sont la règle. Le curage est indiqué dans les formes chimiorésistantes ou sur les masses persistant après chimiothérapie.
En principe, les curages sont homolatéraux en cas de négativité des ganglions à l'examen extemporané et bilatéraux en cas contraire et ont deux buts essentiels :
- une évaluation exacte du stade du cancer imposant un type de traitement.
- un geste thérapeutique sinon de suppression totale des métastases lymphatiques du moins une réduction des masses tumorales permettant une meilleure efficacité des traitements adjuvants (chimiothérapie et radiothérapie).
b.2) Le Stade II et III

Les traitements deviennent plus complexes. Ils associent dans des ordres variables la chirurgie ganglionnaire, voire la chirurgie pulmonaire, la polychimiothérapie, et plus rarement la radiothérapie.
b.3) Résultats dans les tumeurs non séminomateuses :

Grâce aux drogues antimitotiques et, en particulier, au Cis Platine et surtout, à l'association des drogues, des progrès spectaculaires ont été effectués :
- dans le Stade Ia, voire même dans le Stade Ib, la guérison peut être obtenue dans la quasi-totalité des cas ;
- dans les Stades II et III, les taux de guérison sont très importants.
Cette amélioration du pronostic, jointe au jeune âge des patients, doit leur faire proposer de garder du sperme en banque avant le début du traitement. En effet, l'association castration-curage ganglionnaire-chimiothérapie peut entraîner une stérilité que l'on pourra regretter en cas de guérison ultérieure. Stérilité qui peut être due, en cas de curage bilatéral, à une éjaculation rétrograde.